Dans « L’art de revenir à la vie », Martin Page imagine la rencontre entre son narrateur quadragénaire et celui qu’il était à 12 ans, après un passage dans une machine à remonter le temps. L’occasion de faire un retour sur sa vie, de confronter ses rêves d’adolescent à la réalité.
A l’inverse, nous avons proposé aux élèves d’imaginer une entrevue avec celui/celle qu’ils seront dans 25 ans.
Florilège :
« Il ne me ressemble pas : c’est moi ! Je suis là, enfin il est là. c’est moi adulte, en famille avec femme et enfant. Il me voit, m’observe par la fenêtre. Il devient pâle et a l’air de bégayer. Il se lève, ouvre, me demande qui je suis. C’est le moment de lui dire : – Je suis toi ! – Comment ça moi ? – Toi, 25 ans plus tôt, à 16 ans – Non, c’est impossible… Il referme la porte violemment et me laisse planté là. Cet homme a une carrure imposante, un peu enveloppé, des cheveux en moins et de la barbe. C’est censé être moi, je n’y crois pas. je suis adepte de ces histoires fantastiques et là je n’y crois plus. cela me désespère… »
Rémi Delarue
« Elle ne me ressemble pas : c’est moi mais avec une trentaine d’années en plus. Cette femme porte des lunettes. Apparemment, je vais en porter toute ma vie. Elle est brune avec quelques cheveux blancs. Je remarque qu’elle porte une bague à l’annulaire gauche, cela me rassure. Je ne me vois pas terminer ma vie seule. Cette femme a le visage fatigué et usé par le temps qui passe. J’arrête mon observation lorsqu’elle commence à parler. – Tu m’as reconnue ? – Oui, vous êtes moi mais du futur – Exact, je suis venue pour te conseiller – Pourquoi ? – Pour que tu ne fasses pas les mêmes erreurs que moi – Mais quelles erreurs, je ne comprends pas – Ne te décourage pas, si tu le veux vraiment, tu peux réussir – Pourquoi me dites-vous cela ? – Je me suis découragée lors de mes études mais je suis persuadée que tu peux réussir. Je la regarde s’enfoncer dans la pénombre, me laissant seule une fois de plus »
Angeline Leroy
« Je me retrouve dans un endroit étrange, fermé, vide, où il n’y a qu’une porte. J’ouvre cette porte et j’entends des cris comme si j’étais tombé en pleine guerre mondiale. Et là devant moi, un homme en tenue assez étrange muni d’une oreillette et d’un sifflet passe devant moi comme si je n’étais qu’un passant parmi tant d’autres. Mais cette tenue, ce haut jaune fluo, ce bas noir et ces chaussettes noires remontées jusqu’aux genoux me rappelle vaguement quelque chose. Le temps de reprendre mes esprits, je comprends que je suis tombé dans un stade rempli de supporters près à se démolir la voix au son des tambours. je m’approche de cet homme qui fait les cent pas depuis plus de dix minutes. Plus je m’approche, plus je me vois dans son visage et là à 10 mètres, je vois une chose qui me donne la certitude que c’est moi dans 25 ans. cet écusson posé sur sa poitrine où est inscrit Arbitre professionnel FIFA. Je le vois m’approcher et lui adresse ces mots… »
Lucas Bellanger
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